Comment penser que l'on allait y échapper ?
« Durant la première année mais souvent bien au-delà, les enfants adoptés vivent et font vivre à leur parent des nuits difficiles! Refus de s'endormir, terreurs nocturnes, énurésie, cauchemars fréquents, sommeil agité sont choses courantes et prévisibles en adoption. La qualité du sommeil d'un enfant est le reflet de sa santé physique et de son état émotif. C'est la nuit que le cerveau et le corps se nettoient de leurs fatigues et de leurs émotions. Les enfants adoptés ont à accomplir des tâches énormes durant le jour : apprendre une langue nouvelle, s'apprivoiser à des odeurs, des sons, des couleurs nouvelles, entrer en relation affective avec de nouvelles personnes, se laisser aimer, approcher etc. Cette réalité actuelle s'ajoute à des ancrages dans leur passé comme avoir été abandonné en pleine nuit, avoir entendu des bébés pleurer toutes les nuits à l'orphelinat, avoir eu faim, soif ou mal la nuit sans être consolé ou soigné car le personnel était réduit la nuit. Un adulte y perdrait son latin comme on dit ! Nous avons tous eu des nuits agitées avant un examen, une entrevue. Comme adulte c'était difficile de contrôler ces nuits agitées alors il est bien difficile de demander à un enfant de le faire. »
Voilà un petit résumé clair et concis de ce qui se passe chez nous depuis notre petite escapade parisienne. Est-ce dû à une perte de repères, des visages retrouvés, une langue reconnue… Autant de questions que l’on se pose. Refus de s’endormir, suivi de cauchemars et terreurs nocturnes. Les fins de nuit se terminent entre nous. Certains diront qu’il va prendre cela par habitude, mais je les défie de subir de tels changements sans être perturbé de ce voyage. Ces nuits agitées se calmeront, mais laissons lui le temps de poser ses valises émotionnelles.